Auteur/autrice : Mattea

Après les exploits des athlètes valides en équipe et en individuel au judo, lors de ces Jeux Paralympiques de Paris 2024, avec notamment la médaille de bronze de Jason Grandry dans la catégorie reine des plus de 90 kilos, retour sur le parcours de ce colosse au regarde perçant.

Qui a dit qu’il n’y avait que Teddy Riner pour briller au judo en France, et de surcroît dans la catégorie « poids lourds », des plus de 90 kilos ? Jason Grandry, natif d’Ivry, déjà médaillé de bronze aux championnats du monde à Bakou en Azerbaïdjan et aux championnats d’Europe à Rotterdam, s’est avancé devant son public en France avec confiance. Il ne fera pas mieux que son habituelle troisième marche du podium, mais cette médaille reste tout de même sa première breloque paralympique. Victime d’une erreur médicale, il se retrouve avec les yeux brûlés et devient malvoyant. Ayant commencé le judo, il s’oriente ensuite vers l’équipe paralympique dans la catégorie J1 (celle correspondant à son handicap). Ses sensations sont transformées, ses autres sens s’aiguisent, et il devient rapidement un élément important de l’équipe, bien qu’il ne parvienne pas à se qualifier pour les Jeux Paralympique

Force de la nature, Jason Grandry monte en puissance à 26 ans et représente un grand espoir pour le judo paralympique français. Souhaitons-lui de gagner encore d’autres médailles et, cette fois-ci, d’être titré en or.

#hérosdecesjeux

Le 5 septembre 2024, le para-athlétisme français a brillamment grâce à la médaille d’argent de Gloria Abgenanou au lancer de poids, une occasion de revenir sur son parcours et son handicap

Vice-championne paralympique à Paris en 2024 et médaillée de bronze aux championnats du monde en 2019, Gloria Abgenanou, 26 ans, possède déjà un beau palmarès. Si, chez les valides, les athlètes tricolores n’ont décroché qu’une seule médaille d’argent au 200 mètres féminin, le para-athlétisme français, lui, a glané pas moins de 30 médailles dans toutes les catégories

Très tôt, Gloria s’est passionnée pour le sport, développant des qualités qui lui ont permis de sortir de sa bulle. En effet, Gloria souffre de ce que l’on appelle un handicap invisible. Née à Vierzon, elle est déficiente mentale, ce qui l’empêche de réaliser certaines activités du quotidien. Elle est la sœur de Yorgan Argabenou, joueur de cécifoot et médaillé d’or lors de ces Jeux paralympiques. En famille, ils ont su rester soudés et atteindre les sommets.

Cette médaille montre que le handicap est divers et bien loin de l’image d’Épinal commune. Elle prouve surtout que l’on peut réussir dans son domaine avec la bonne équipe.

#héroineduqutidienthandicapinvisble

Triple médaillée d’argent aux Jeux Paralympiques de Paris 2024, Haidi Gauguin confirme l’excellence du para-cyclisme sur piste, particulièrement lors de ses premières olympiades. La benjamine de l’équipe a frappé fort pour ses débuts. C’est l’occasion de revenir sur son parcours.

À 19 ans, presque 20 au 30 novembre prochain, Haidi Gauguin est bien plus qu’un espoir : elle est déjà un talent confirmé et une valeur sûre. Triple vice-championne paralympique en contre-la-montre, course individuelle et course en ligne, elle a marqué ces Jeux Paralympiques de son empreinte. Championne du monde sur piste en individuel et par équipe, la Lavalloise fait preuve d’un sang-froid remarquable à chaque course.

Amputée d’un membre de naissance, la native de Mayenne vit sans son avant-bras gauche. Scolarisée dans une école dite « classique », c’est-à-dire non adaptée à son handicap, elle n’a jamais rencontré de problème d’intégration et n’a jamais perçu son handicap comme une faiblesse. Elle déclare même : « Je me suis toujours sentie comme une fille normale, intégrée et capable. »

C’est donc tout naturellement qu’elle se tourne très jeune vers le vélo, pour un parcours dont on connaît aujourd’hui le succès. Précoce, elle incarne l’espoir et le rayonnement de l’handisport. Nous lui souhaitons de poursuivre sur cette lancée.

#héroineduparacyclime

Antoine Pérel est un autre prodige du para-triathlon. Médaillé de bronze lors des Jeux paralympiques de Paris, il confirme son talent. Celui qui avait débuté par l’athlétisme dans sa jeunesse est désormais devenu un champion dans cette discipline exigeante.

Antoine Pérel est incontestablement un champion. En 2008, à Pékin, il participe aux épreuves de para-athlétisme, un sport qu’il avait commencé à l’âge de 9 ans. Atteint dès cet âge d’une malformation visuelle, ce Nordiste se passionne très tôt pour le sport, développant rapidement des qualités remarquables, notamment en course et en saut en hauteur. Après avoir remporté plusieurs titres dans cette discipline, notre « Chti », originaire de Béthune, décide de relever un nouveau défi : le triathlon, l’une des disciplines historiques des Jeux olympiques et l’une des plus exigeantes.

En 2023, il devient champion d’Europe, après plusieurs tentatives infructueuses. En 2024, à Paris, lors des Jeux paralympiques, Antoine Pérel monte sur le podium en décrochant une médaille de bronze en para-triathlon. À 39 ans, cette récompense couronne un parcours exceptionnel. Un dernier défi l’attend peut-être à Los Angeles dans quatre ans ? Beaucoup l’attendent déjà sur d’autres compétitions : conserver son titre continental et conquérir la médaille d’or aux championnats du monde. Un beau parcours en perspective.

#hérosdecesjeux